Untitled
David Hominal (CH)

Untitled

  • (Photo: Annik Wetter)
  • (Photo: Annik Wetter)
  • (Photo: Annik Wetter)
  • (Photo: Annik Wetter)
  • (Photo: Annik Wetter)
  • (Photo: Annik Wetter)
  • (Photo: Annik Wetter)
  • (Photo: Annik Wetter)
  • (Photo: Annik Wetter)
  • (Photo: Annik Wetter)
  • (Photo: Annik Wetter)
  • (Photo: Annik Wetter)
 
David Hominal (CH)

Untitled

May 14July 25, 2009  |  Evergreene (Geneva)

David Hominal présente à Evergreene, sa première exposition personnelle à Genève. Actuellement en résidence à Rijksakademie d'Amsterdam, l’artiste nous propose beaucoup travaux inédits, fruits de ses récentes recherches, ainsi que certaines pièces plus anciennes, qui nous permettent d’appréhender la diversité plastique de son travail : peintures, sculptures, dessins, installations…

Chaque œuvre porte le plaisir du créateur éprouvant un nouveau médium: le bois, la résine, la peinture, la cire d'abeille et toujours l'attraction de la matière. Néanmoins, loin de s’éparpiller dans la frénésie de l’expérimentation, David Hominal insère ses objets dans une trame finement ajourée où les expériences autobiographiques se confrontent à l'Histoire de l'Art.

Ainsi, la pièce I fail, I fail again, I fail better, oscille entre nonchalance calculée et cynisme détaché. Le titre rend hommage au poète Samuel Beckett, (connu pour son ironie géniale), et joue sur une proximité phonétique entre l'anglais et l'allemand. Des sacs de papiers sont disposés sur des tréteaux de chantier, provoquant une étrange impression d'élégance. Bizarre addition que ces sacs figés par la cire d'abeille; odeur séduisante qui flotte, transcendant l'austérité des matériaux utilisés et atténuant la peur instinctive d'échouer. Avec cette oeuvre, l'artiste nous plonge dans une atmosphère désenchantée et précieuse, mais relativement insouciante. Si l'échec est omniprésent, il reste un compagnon nécessaire, à considérer avec affection.

On pourrait voir, dans le travail de David Hominal, une poésie désabusée résistant aux outrages du réel, tout comme ces fenêtres de bateaux – aujourd'hui suspendues au plafond de la galerie – ont résisté aux tempêtes qui ravagent les mers du Nord. Dépareillées, hors contexte, ce ne sont que des fantômes de voyages ou de marins... Seul, le titre, demeure évocateur de périples : ... Avec vue sur la mer laisse au visiteur le soin de puiser dans ses propres souvenirs d'océan en s'appuyant sur ce collier de perles sales et dépareillées qui parlent d'ailleurs...

De même, ce triptyque imposant et radicalement épuré qui s'intitule Pieta. Cette seule mention et l’esprit universel de la référence entre en jeu : les nœuds du bois semblent pleurer, stigmates noires, figés, fusain saignant au passage de l'époxy.

Au sol, l'artiste dispose un travail plus ancien, un ensemble de structures en cartons peints... Sorte de fil d'ariane, ces petites structures sont, selon Philippe Pirotte, « des sculptures en carton dont la simplicité artisanale rappelle l’esthétique du pauvre, on pourrait se retrouver en plein dans ce qui passe pour l’enjeu central de la pratique artistique de ces quarante dernières années : la transgression des cloisonnements traditionnels. Les catégories plastiques et thématiques s’estompent et se décalent.»

Enfin, dans la petite salle, on peut saisir l'étroitesse du rapport que l'artiste entretient avec  l'Histoire de l'Art et l'affection qu'il peut éprouver pour les grands maîtres de la Renaissance. Les objets exposées sont le reflet de sa confrontation à la peinture sur bois et aux peintres flamands, que l'artiste a beaucoup regardé lors de ses différentes résidences en Belgique et aux Pays-Bas. Ce sont aussi des pistes de travail, une sorte de work in process.