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Tony Morgan (GB)

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Tony Morgan (GB)

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November 18January 10, 2008  |  Evergreene (Geneva)

Issu du mouvement Fluxus, Tony Morgan fut sculpteur, performer, peintre et vidéaste. Il s’incarna aussi régulièrement en « Herman », un double androgyne complètement désinhibé. Vidéos, photos témoignent de son existence fictive et Herman vole souvent la vedette à son créateur. Ainsi, pour cette exposition, Evergreene a voulu présenter des oeuvres signées par Tony Morgan et non les nombreuses apparitions déjantées de son avatar. Cela dit, le travail de l’artiste reste fondamentalement traversé de questionnements sur l’identité, même lorsque qu’Herman disparaît...

Qu’est que l’identité ? Peut-être cela commence-t-il avec un territoire (Object,  A perimeeter) ? Une nationalité ? Un espace conquit, à conquérir, à inventer, voir à renier (vidéo I am not an american)…

Mais l’identité se fonde aussi sur la construction d’un personnage public… Le port quotidien du masque social a-t-il influencé Tony Morgan lors de ses diverses mises en scène de la figure du mine (Sans titre (I ain't goin' to die), Der Schrei)

Et que dire de l’identité sexuelle , l’ambivalence, l’androgénie…Tony Morgan explore aussi les jeux de genre, à l’image de la vidéo Pose (Olympiad), dans laquelle l’Olympia de Manet n’est plus une femme mais juste une pause, un stéréotype asexué de modèle…

Herman telle une ombre, reste donc omniprésent et les œuvres de Tony Morgan questionnent quasiment toujours la trace identitaire laissée par l’individu au-delà de son existence physiologique… I ain’t going to die / You can bury me / I ain’t going to die… Cette rengaine d’Herman est aussi l’obsession de Tony Morgan. Ne pas mourir, ne pas s’effacer, ne pas se diluer dans la vie et la mémoire collective. Laisser une empreinte quelque part…

Mais cette volonté de résistance au temps est aussi présente dans le processus créatif. Comment interpréter autrement cette farouche et obsessionnelle volonté de documenter ses performances : objet éphémère d’art par excellence ? L’influence de Robert Filliou et son fameux « L’art c’est la vie » ?

Related Works fait aussi la part belle aux amis de Morgan : l’école de Dusseldörf et le mouvement Fluxus… Ainsi, dans la vidéo Düsseldorf ist ein guter Platz zum schlafen, on peut voir Filliou dormir en pleine rue. Sont aussi exposées, les traces d’une performance (Description, 1970) où des amis de Tony Morgan – Beuys, Polke, Filliou, Rincke ou Palermo entre autres – se prêtent au jeu du portrait. Ils sont de face alors que leurs femmes sont de profil et qu’elles commentent l’anatomie de leur tendre moitié… L’identité n’est-elle pas aussi et surtout le regard de l’autre...

Chloë Gouédard